Puis-je dans tous les cas, dès lors que la convention collective applicable l'autorise, renouveler sans risque la période d'essai ?
Il faut rappeler que la période d'essai a pour objet
de permettre à l'employeur d'apprécier les compétences du salarié.
Dans un arrêt du 27 juin 2018, la Cour de Cassation a considéré que lorsque le Juge constate que le renouvellement de la période d'essai n'a pas pour objet d'apprécier les compétences du salarié, celle-ci est détournée de sa finalité, de sorte que la rupture du contrat de travail qui intervient pendant la période de renouvellement doit produire les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse.
Sauf discrimination, le coût de ce licenciement sans cause réelle et sérieuse sera limité compte tenu de la faible ancienneté du salarié, et du barème Macron.
Il convient également de s'assurer que la convention collective ne prévoit pas de dispositions particulières concernant le
renouvellement de la période d'essai.
Si une convention collective prévoit que la période d'essai peut être renouvelée pour des raisons techniques, il appartient à l'employeur d'être en mesure de démontrer en cas de contentieux ultérieur que ce renouvellement était motivé par
la nécessité d'apprécier l'ensemble des qualités professionnelles du salarié.
Ce sera le cas si le salarié doit accomplir un certain nombre de tâches qui nécessite une formation spécifique qui aurait pu intervenir lors de la première partie de la période d'essai.
En règle générale, il serait donc nécessaire d'envisager la motivation de l'avenant portant renouvellement de la période d'essai.